Gare aux questions

[Nicoreloux]

Il est marrant cet ours! On dirait mon terre neuve que je viens de tondre pour passer les grosses chaleurs.

[Esbehmj]

I wasn't scared...Yes you were.

[Athanor Nephryte]

Bien, bien, bien...
Il semblerait donc, d'après vos réactions, que l'attaque en complète surprise soit effectivement trop mortelle pour être utilisée contre les PJ.

Sans oublier qu'il n'y a aucun moyen de la contrer directement, dans la mesure où il n'y a ni parade ni esquive possible. Donc pas moyen non plus de faire appel à la chance.
A la limite, on peut espérer tomber dans le coma et jouer un point de destinée pour ralentir le processus.
Mais c'est vraiment très rude.

[Alys]

Comme Papayouki, j'ai un peu de mal à comprendre l'intérêt scénaristique d'une telle situation.

Ou alors une attaque surprise « non mortelle », pour assommer nets les PJs ?

Si c’est une attaque surprise léthale et gratuite pour « vouloir » tuer les personnages joueurs, dont nous, meje, sommes les premiers fans … tout cela est assez équivoque.

Un simple « Le vieux mystérieux à l’orée de la forêt vous a dit qu’il y avait des crabes sylvestres tueurs ici et vous y aller sans faire gaffe ? » devrait suffire à redonner un coup de stress aux joueurs et les rendre soudainement attentifs à leur environnement.

Ou alors peut-être dans un rêve prémonitoire, qui bascule soudain au cauchemar, pour prévenir qu'il faudrait éviter telle ou telle scène future du scénario (par exemple aller chercher du bois pour le feu alors qu'un psychopathe de la machette avec un masque de hockey traine dans le coin ou faire une lessive avec des ours)?

Ou peut-être pour démontrer la dangerosité du système, tester la réactivité, l’esprit d’équipe ou les capacités de d’ambulancier / soigneur / enchanteur des autres PJ ?

Ou encore peut-être pour se faire détester de ses joueurs dans un remake moderne de « l’alménivar » (voir postscriptum ci-après) ?
…

Mais, dans ces cas, pas la peine d'avoir une règle qui justifie la chose / la fin. Mettre un peu d’héroïsme ou d’hollywoodien dans la scène sera bien plus « efficace » que « attaque surprise, encaissement à 42, endu à zéro, perte de 26 points de vie, désolé, c’est la fin du rêve pour ton bonhomme ! »

Qu’en pensez-vous ?

Alys

PS : l’alménivar est un scénario AdD qui débute par le massacre des PJs fraîchement créés … comme « diversion grotesque » pour permettre à un second groupe de s’infiltrer dans le donjon … mais oblige, si vous m’avez suivie, une séance inutile de « recrée un nouveau perso » … bref de quoi vous dégouter d’AdD pendant quelques années.

[Nicoreloux]

Pour ce qui est d'assouvir ses pulsions de tueur de PJ, un bon vieux "Un rocher tombe, vous êtes tous morts." Reste bien plus efficace que n'importe quelle attaque surprise avec multiplicateur de dégâts et autres malus à la défense.

[Béryl]

Je ne comprends pas cette "pulsion de tueur de PJ" que peuvent soit disant ressentir certains MJ. Je dis soit disant, parce que je ne me souviens pas en avoir rencontrés depuis le premier jour où j'ai créé un perso.
Pour moi, la mort d'un PJ est toujours accompagnée d'un sentiment d'échec de ma part, même si le joueur l'a bien cherché. Je n'ai peut-être pas fait tout ce qu'il fallait pour l'éviter.
Bien sûr, on ne peut pas empêcher un perso de se suicider, mais même dans ce cas, c'est le signe flagrant que quelque chose s'est mal passé dans la partie.
Côté joueur, je prendrais très mal le coup du "un rocher tombe, vous êtes morts" et ce serait assurément la dernière partie que je ferais avec ce MJ !
MJ qui a de grandes chances de finir tout seul dans son froc, à moins de tomber régulièrement sur des joueurs masos. Surtout à RdD où la création de perso prend trois plombes.

[Héphaistos]

A moins que la mort soit le prélude d’une histoire, je ne vois pas bien l’intérêt non plus
Il y a du danger, du frisson, du risque.... Pas évident de faire ressentir cela (c’était le chalenge de l’une de mes dernière partie)
Mais si c’est pour « bêtement » refaire une fiche de perso.... je ne vois pas ....

[Nicoreloux]

Si on ne peut plus plaisanter...

[Papayouki]

Comme Papayouki, [...]
Mais, dans ces cas, pas la peine d'avoir une règle qui justifie la chose / la fin. Mettre un peu d’héroïsme ou d’hollywoodien dans la scène sera bien plus « efficace » que « attaque surprise, encaissement à 42, endu à zéro, perte de 26 points de vie, désolé, c’est la fin du rêve pour ton bonhomme !
Qu’en pensez-vous ?
[...]

J'en pense que ce n'est que ton troisième message et que tu as déjà compris comment commencer un post sans titiller mon esprit de contradiction. Félicitations pour ton integration rapide.
Je pense aussi que, si on risque de tuer un PJ, cela ne doit pas se faire sans un minimum d'avertissement. Et si on doit tuer un PJ, il vaut mieux le faire sans même jeter le dés. C'est à la fois plus crédible, plus dramatique et plus respectueux.

[Athanor Nephryte]

Si c’est une attaque surprise léthale et gratuite pour « vouloir » tuer les personnages joueurs, dont nous, meje, sommes les premiers fans … tout cela est assez équivoque.

Quelle drôle d'idée...
Et quelle approche de la question pour le moins... équivoque.
Qui a jamais parlé d'une intention du MJ de tuer des PJ ? ou d'une attaque gratuite qui ne serait pas justifiée par le scénario ?
Ma question porte sur un aspect du système de règles, pas sur l'état de mes propres névroses, chère amie (ou cher ami ?).

Nous avons tous une expérience différente du jeu en tant que meneur et en tant que joueur. En ce qui me concerne, je ne cherche pas à scénariser. Je m'efforce de faire vivre la partie, et je l'aide à accoucher de la forme particulière qu'elle donnera à l'histoire.
Certes, il faut toujours plus ou moins "guider" les joueurs pour garder vivante la pulsation narrative de celle-ci, mais j'aime bien aussi - et surtout - les laisser libres de leurs choix et de leurs conséquences. Y compris si cette conséquence est la mort d'un PJ.

A partir du moment où un joueur apprécie de pouvoir bénéficier d'un bonus de +6/+10 quand il attaque en complète surprise (le bon vieux backstab des familles, n'est-ce pas ?), il sait que, forcément, le même bonus peut aussi s'appliquer contre lui. Même si on sait bien que, contrairement au PNJ, on offrira toujours - quand cela est possible - une petite porte de sortie au PJ pour lui éviter de mourir.

Bien entendu, aucun MJ n'est prisonnier des règles. D'autant moins sur RdD où on est libre de prendre ou de laisser celles avec lesquelles on se sent à l'aise. Pour autant, les règles proposées dans un système font aussi partie de la tonalité du jeu, de ce vers quoi il tend. Or, selon ma perception, pour reprendre la comparaison de Papayouki, RdD tend aussi, partiellement, vers le film d'horreur, ou plus exactement vers le cauchemar.
RdD c'est l'univers d'Alice au pays des merveilles, un univers à la fois bizarre et cocasse, qui prête souvent à sourire, mais dans lequel on peut aussi croiser un bandersnatch massacreur ou une reine de coeur qui veut vous faire couper la tête. Inutile de refaire la liste de toutes les cités de psychopathes des scénarios officiels où vous risquez de finir pressé, fouetté, torturé, cuit au court bouillon au moindre pas de travers.
Pour moi, RdD n'est pas 7ème mer et on n'y joue pas des personnages héroïques qui vivent exclusivement du frisson de l'aventure mais dont les joueurs ont la quasi-certitude qu'ils seront toujours vivants à la fin du film.

Ce qui n'implique aucunement, a contrario, qu'ils ne peuvent pas devenir héroïques, ni qu'ils doivent forcément avoir des vies brèves. Mais si le jeu propose une règle aussi violente que celle de la complète surprise (très cohérente au demeurant), c'est qu'il donne une orientation, une couleur à sa conception du niveau extrême du danger. A partir de là, j'interroge cette règle, car j'aime bien appliquer les règles du jeu auquel je joue, et je mesure un peu comment les vieux routards que nous sommes se l'approprient.

Je n'aime pas, moi non plus, voir disparaître un PJ, surtout brutalement et sans une petite chance de s'en tirer, mais j'aime aussi pouvoir jouer les PNJ à leur plein potentiel pour ne pas complètement les dénaturer. L'équilibre entre les deux étant souvent, il est vrai, une question de savant dosage.