Le futur de Empires & Dynasties

[allen57301]

Depuis plusieurs années, le projet de remettre E&D sur le devant de la scène ludique était dans les cartons. Mais la tâche est colossale car il ne s’agit pas de rééditer ce qui a été fait il y a 30 ans par le Dragon radieux (qui fut une très belle réalisation) mais de prendre un autre virage pour ce jeu. Non, ne pas renier les origines mais… justement y revenir !
Pour rappel, ce jeu puise ses origines lointaines dans les années 1970s, sous une forme qui n’a rien à voir avec le JdR actuel. Déjà, la version éditée par Dragon Radieux, était très élaborée dans le sens « rolistique » moderne, c’est-à-dire l’emploi de règles basées sur le D100 dans un style très anglo-saxon (une des origines du jeu) et de feuilles de personnages, ce qui n’existait pas dans la primitive version. D’abord, les dés « polyfaces » n’existaient pas encore, et que le concept de feuille de perso non plus. C’est venu légèrement plus tard, par qui-vous-savez.
Au départ, E&D (qui ne portait pas ce nom) mélangeait du « rôle » et de la gestion. « Role » sans le savoir que c’était vraiment du jeu de rôles, mais les joueurs avaient à incarner soit un « personnage influent », soit une « entité » (une partie de population, ou un peuple dans son ensemble) ; ils devaient interagir entre eux pour négocier, conquérir, commercer, etc.
Peu à peu ce jeu informel s’adaptait pour prendre forme d’un univers, celui de Reah, qui va s’enrichir au fil des ans.
Le tout se jouait sur des cartes (maps) dessinées à la main sur de grandes feuilles de carton (l’ensemble recouvrait une grande table), sur lesquelles étaient posés des pions, des marqueurs en carton plié, et divers petits objets figurant des matières premières, des navires, etc. Le tout, fait à la main, bien sûr… qui a parlé d’imprimante ? Nous sommes dans les 70s. Et les « actions » se résolvaient à l’aide de dés à 6 faces et de cartes à jouer (merci le Monopoly et le jeu de carte planqué dans un tiroir de la cuisine).
Tandis que ce jeu se pratiquait entre ami(e)s ou cousins exploités à l’occasion, Reah se développait pour devenir cette belle planète et cet univers qui gravite autour.
Puis, progressivement, cela deviendra Empires & Dynasties. « Empires », pour les territoires à explorer, conquérir et dominer ; « Dynasties », pour l’évolution des personnages vers de hautes destinées au sein de cet univers.
Lorsque le jeu prit forme dans les 80s pour aboutir à la version Dragon Radieux, c’est du jeu de rôles, classique, où ne sont abordés que les aspects aventures et campagnes à jouer avec ses personnages. L’aspect gestion et dynastie n’était pas développé (prévus pour de possibles extensions).
Mais, hélas, les circonstances de l’époque (arrêt du Dragon Radieux), « crise » du jeu de rôle sur table délaissé au profit des jeux vidéo en plein essor, manque de temps personnel de l’auteur, seul à porter ce projet, etc. ont fait que ce jeu est entré dans une phase de sommeil, plutôt longue.

Et maintenant ?
Il n’est pas certain que ce jeu soit un jour à nouveau disponible dans le commerce. Jeu atypique, s’adressant plutôt à un public joueur averti, prêt à consacrer du temps pour jouer en « campagne » plutôt qu’en « one shot », prêt aussi à « entrer » dans l’univers complexe du monde de Reah et de ses affiliés (comme Yurl’h, par exemple, qui découle de ce projet).
Quelle forme prendra-t-il ? Impossible, à l’heure actuelle, de répondre. Mais le chantier est en cours. Et c’est du lourd !

Revenir aux fondations
À l’heure actuelle, le nouveau système de jeu est en cours de test et de développement. L’exercice n’est pas facile car il faut garder l’existant tout en le modernisant. « L’Existant », c’est le D100 (ou dé de pourcentage) et l’utilisation de compétences ; le « Modernisant », c’est adapter l’usage du D100 avec les compétences, la manière de les définir et les utiliser dans le jeu, c’est aussi l’articulation entre ces compétences (ou aptitudes) et les caractéristiques (ou traits) qui, quant à elle, est nouvelle. Les tests d’actions deviennent plus fluides, moins complexes à calculer, plus rapides, laissant la part au hasard qui est la sienne : le suspens. Mais le joueur a son mot à dire sur ses choix, qu’il fera en toute connaissance de cause : suis-je capable de faire ça ? Dois-je prendre le risque de… ?
L’idée étant de créer un système de jeu de base assez simple, afin qu’autour viennent se greffer des règles additionnelles pour résoudre des aspects particuliers.
Mais le plus gros du travail réside non pas dans ce système de règles mais dans ce qui vient avant de jouer son personnage, et ce qui se passe entre les aventures.
Avant : c’est la « création du personnage ». Là, seront proposées deux méthodes ; l’une, simple et rapide, pour avoir son alter ego reahnii prêt à explorer ce monde sans s’encombrer de détails, idéal pour des joueuses et joueurs débutants, tant en JdR tout court que E&D spécifiquement. L’autre va s’appuyer sur un Tarot de 56 lames (et non 22 comme c’est souvent le cas en JdR). Cette création de personnage va plus loin que le perso lui-même : le tarot va « raconter » l’histoire de sa famille. Qui étaient ses ancêtres ; d’où viennent-ils ? Quels sont leurs biens ? Depuis combien de génération cette famille existe-t-elle ? Quels sont ses secrets inavouables ? Ses influences ? Ses liens avec quelque mystère antique ? etc.
C’est autour de ce Tarot que s’articuleront bien des données dont le personnage héritera, pour le meilleur et pour le pire.
Il y a l’aventure, le scénario à jouer, la quête, etc. Mais il y aussi « l’entre parties » qui prend tout son sens dans E&D. En effet, le personnage, pour évoluer, devra suivre des enseignements dans des écoles (cela existait déjà dans le jeu édité) ; il pourra acquérir des biens, vendre des marchandises, nouer des alliances, etc. C’est le jeu de gestion qui rappellera les lointaines origines de E&D, mais avec des procédures plus évidentes et ludiques.
Évidemment, ce concept de JdR est exigeant : les joueurs et joueuses, et leur Mj, doivent former une équipe régulière pour que cela puisse prendre de l’intérêt. Mais cela permet aussi, lorsqu’un joueur ne peut participer à une séance, d’être comme « occupé ailleurs » pour ses affaires ou ses études. Il rejoindra le groupe plus tard… C’est comme dans une série TV. Les personnages vont et viennent. Certains épisodes mettent en lumière certains acteurs, d’autres reviennent plus tard…
Cette articulation ludique est actuellement en cours de développement avec quelques passionnés qui apportent leur regard sur ce projet.

Enfin, Le Monde de Reah. Là aussi, l’existant est conservé mais… au lieu de démarrer le jeu dans les années 5800, le curseur du temps va revenir très loin dans le passé, au deuxième millénaire de l’Empire de NeyDora. Rassurez-vous, c’est une époque tout à fait tranquille… enfin, presque !

Voilà pour ce point tardif. Mais, hélas, cela prendra encore du temps, beaucoup de temps…

[Glorfindel]

J'y vois des échos de seven seas là, non ? dans l'interscénarios ?

Autrement, j'adore le concept, même si mes joueurs ne sont même pas capable d'aimer améliorer leur fortin à Oltréé !

[Athanor Nephryte]

Nombre de joueurs étant - ou étant devenus - des feignasses de première, je crois que le jeu gagnera à faire un tour de France des salons, conventions et autres clubs de joueurs pour des parties de démo. Ce sera, je le crois, la meilleure manière de le (re)lancer et de susciter des élans amoureux !

Dans tous les cas, bonne chance et bon courage, pour cette belle et noble entreprise !

[allen57301]

J'y vois des échos de seven seas là, non ? dans l'interscénarios ?

Autrement, j'adore le concept, même si mes joueurs ne sont même pas capable d'aimer améliorer leur fortin à Oltréé !

Je ne connais pas Seven Seas. Et le concept de E&D est, comme je l'ai dis, assez ancien puisqu'à l'origine du jeu, dans les 70s. Mais bien sûr, le principe de gestion avancée (biens du personnage, commerce, école...), dans un JdR n'est sans doute pas une exclusivité de E&D, loin de là. On peut même le faire avec D&D car, finalement, le Jdr est le style de jeu de société "sandbox" par excellence, où tout peut se faire, en s'écartant des règles écrites, et en utilisant l'imagination des joueurs.
Je suis conscient que les joueurs actuels n'ont pas la même vision du JdR que nous, les (très) anciens avons: à notre époque, pas de jeux vidéo, pas de loisirs numériques... Lecture et jeux traditionnels à disposition. L'apparition de D&D (la 1ere version) était une sorte de révélation, un coup de pied dans la fourmilière. Un besoin aussi de faire "autre chose" que du Monopoly and co.
ce qui a influencé E&D aussi était Diplomacy, un jeu bien ancien aussi, assez long à jouer (mais on avait le temps à cette époque), qui mêlait déjà à sa manière du "roleplay" puisque tout résidait dans la façon de jouer avec les autres, ou contre les autres.

[allen57301]

Nombre de joueurs étant - ou étant devenus - des feignasses de première, je crois que le jeu gagnera à faire un tour de France des salons, conventions et autres clubs de joueurs pour des parties de démo.

cela rejoint ma réponse plus haut... Les joueurs et joueuses du XIXe siècle sont d'une génération bien différente de la nôtre, ceux qui ont baigné dans le JdR des tout débuts, tant aux USA qu'en France. Et je suis très admiratif de la création française dans ce domaine : variée, innovante à bien des égards, avec des productions actuelles incroyables. E&D c'est un dinosaure à côté.
C'est pourquoi ce grand coup de nettoyage sur ce vieil édifice qui a besoin d'une restauration depuis les fondations jusqu'aux terrasses supérieures. Garder le style, l'ambiance tout en mettant au goût du jour. D'où la reprise totale du systeme de jeu pour l'alleger le plus possible, en lui donnant un fonctionnement modulaire pour répondre à des besoins dans le jeu, pour laisser plus de temps et de place à l'aspect "dynastique" et gestion des familles, qui sont le cœur du jeu, le tout dans un univers bien spécifique.
et il faut bien comprendre que ce jeu ne sera jamais un "gros" succes commercial comme certaines licences actuelles, car il ne s'adresse pas au même public. Mais sans doute, justement, montrer à ce public qu'il existe "autre chose" et qu'il est possible de tenter d'autres aventures.

[Athanor Nephryte]

Les joueurs et joueuses du XIXe siècle sont d'une génération bien différente de la nôtre...

Du jeu de rôle au XIXème !!! Un lapsus qui m'a bien amusé, j'avoue ! Mais qui sait, peut-être qu'on nous cache des choses !

[Dox-2]

Un projet ambitieux que je suivrai de près !

[BenK]

Enfin, Le Monde de Reah. Là aussi, l’existant est conservé mais… au lieu de démarrer le jeu dans les années 5800, le curseur du temps va revenir très loin dans le passé, au deuxième millénaire de l’Empire de NeyDora. Rassurez-vous, c’est une époque tout à fait tranquille… enfin, presque !

Si on se réfère à l’historique existant, le choix du deuxième millénaire comme époque de jeu est plutôt séduisant.

[allen57301]

Empires & Dynasties, des nouvelles du jeu.
Le travail sur une nouvelle version de ce jeu se poursuit et se précise quant aux orientations qui sont prises dans ce sens.
Comme cela a été évoqué, le choix de la période est arrêté sur les 17e et 18e siècles de l’ère de NeyDora, soit entre les années 1600 et 1740 (c’est précis !), soit plus de quatre millénaires avant l’époque du jeu version Dragon Radieux (5800).
L’idée étant, pour les joueuses et les joueurs, de pouvoir développer leurs dynasties avec plus d’amplitude, mais aussi de découvrir l’Empire sous un angle différent, à une période faste, mais soumise à de fortes tensions religieuses et politiques.

L’autre point important va être le “recentrage” sur Mangor, qui sera le point de départ des aventures. Mangor, en effet, est une cité primordiale : lieu de pèlerinage pour les différents cultes (oui, vous avez bien lu !), port maritime et fluvial, place commerciale, indépendance politique affirmée, histoire légendaire… La Mangor de ces deux siècles n’est pas celle de 5800. C’est une ville plus petite, resserrée sur la “montagne” du Temple entourée de faubourgs et de villages. Ville sur un archipel aux multiples bras de fleuve, marais, forêts et vestiges antiques… Une ville plus médiévale, mais sans être celle d’un moyen-âge terrien ou même de fantasy classique. Elle a sa propre identité, vous le verrez.
Actuellement, les premiers éléments de ce décor sont presque achevés : cartographie nouvelle composée de plusieurs cartes dont la carte topographique de Mangor en 1740 au 1/16.000e que vous pourrez apercevoir, en extrait, sur le site officiel (https://www.empires-et-dynasties.com/page10.html) et qui sera publiée avec d’autres plans et cartes dans un atlas, servant de cadre pour le nouvel Empires & Dynasties.
Cette carte et d’autres seront aussi disponibles sous forme de poster grand format (A0). L’Atlas de Mangor comportera aussi des plans de quartiers, de bâtiments emblématiques tels des temples, monastères, hostelleries, et toutes autres choses utiles aux visiteurs, sachant que ces derniers ne viendront pas pour une seule journée dans cette ville…
Le cadre de Mangor est à la fois urbain, maritime, campagnard et sauvage.
L’atlas sera l’ouvrage de description de lieux et d’historique, de présentation de la vie ordinaire dans la cité, ses faubourgs et les villages alentour, des pèlerinages et des cultes, des collèges et des lieux monastiques, des métiers, des guildes, etc. Par-ci par-là seront placées des idées d’aventures, des amorces de campagnes… Mais l’atlas ne contiendra pas d’éléments techniques de règles, qui sont prévus dans un ouvrage à part, destiné à la création et à la gestion des personnages et des dynasties. De même pour les scénarios, qui seront proposés à part.
Concernant le « moteur » de jeu, celui-ci est encore en chantier, celui-ci sera toujours basé sur le pourcentage, mais avec une mécanique différente de celle qui fut utilisée précédemment. L’objectif étant de simplifier et fluidifier le jeu proprement dit pour laisser plus de place au rolepay, tout en offrant la possibilité d’ajouter des « modules » de règles plus spécifiques pour répondre à certains besoins. C’est une refonte en profondeur ; les caractéristiques (traits) des personnages, qui étaient de 10 dans l’ancienne version, passent à 6 dans la nouvelle, et les compétences (aptitudes) sont directement liées à ces caractéristiques. Mais vous le verrez plus tard. De même l’utilisation des dés va permettre au MJ « d’interpréter » le résultat au-delà d’une simple réussite ou un funeste échec.
Donc, ce sera un jeu entièrement nouveau et non une simple réédition de l’existant avec quelques corrections. Mais l’esprit demeure… Le monde de Reah et ses mystères seront aussi au rendez-vous.
• Disponibilité :
Les premières cartes pourraient être disponibles dans le courant de 2022, notamment la carte topographique au 1/16.000e qui est quasi terminée (ne restent que des détails à ajuster).
L’atlas complet est plutôt planifié pour 2024, sachant que les textes sont rédigés en fonction de la cartographie, et non l’inverse ; en effet, une carte, si elle est bien réalisée, raconte déjà une histoire.
• Pourquoi rendre disponibles des cartes avant le jeu lui-même ?
Elles pourront intéresser autant les possesseurs de l’ancienne version que ceux de la future.
Le fait que les éléments techniques ne seront publiés que dans un ouvrage distinct permettra de lisser la publication et aussi faire en sorte que celles et ceux qui veulent jouer dans Mangor avec d’autres règles (maison ou empruntées à d’autres moteurs) puissent également en profiter, bien que Mangor ne soit pas « multijeux » comme peut l’être Laelith par exemple. C’est dans cette optique que les personnages n’auront que 6 caractéristiques afin de se rapprocher de ce qui se fait assez couramment, mais attention, l’application des niveaux et d’alignements du « plus ancien des jeux de rôles » n’a aucun sens dans E&D.

• Principe commercial envisagé :
Il y a un contact avec un éditeur, mais cela n’est pas encore décidé et rien ne presse, car il n’y a pas eu d’éléments concrets de sa part sur ses apports en tant qu’éditeur concernant la mise en œuvre technique du projet (à l’auteur de tout faire, en fait, y compris pour la recherche des illustrations).
Le fait de proposer ce jeu par étapes (les cartes, l’Atlas de Mangor, les règles en ouvrage distinct, etc.) permettra de publier ces éléments progressivement, sachant que je dispose de moyens techniques d’imprimerie pour la fabrication de ces ouvrages, même en petite quantité, donc de réduire l’impact financier. Sachant aussi que ce jeu ne sera jamais un gros mastodonte commercial, il vaut mieux réfléchir différemment pour la publication.
Dans le même temps, le travail se poursuit en anglais, ce qui permettra de mettre à disposition le jeu de l’autre côté de la grande flaque grâce à mes relais locaux.
Il n’y aura sans doute pas de crowdfounding, cela entraînerait trop de contraintes commerciales risquées, et la promesse de délais souvent impossibles à respecter. Et il y a trop de publications, à l’heure actuelle, pour que cela en vaille la peine.
Empires & Dynasties est un jeu pour passionnés, difficilement « grand public » par son principe de dynasties qui incite à jouer sur le long terme (campagnes plutôt que “one shot”), et la richesse de son monde (qui est un atout, aussi, selon de nombreux commentaires faits à ce sujet).

Voilà pour les infos de ce début d’année.

[Athanor Nephryte]

De bien belles nouvelles.
Mais je suis sûr qu'il est possible d'initier bien des gens en gardant les grands principes et en faisant des parties découvertes ou redécouvertes dans les divers salons et conventions. Il suffira de mettre en appétit avec peu pour susciter de nouveaux passionnés, qui ne demanderont ensuite qu'à découvrir par eux-mêmes toute la richesse de l'univers.