Glorfindel a écrit :
@Foxhole : Il y a du bon au niveau de l'atmosphère, cela change du hollywoodien de base, mais c'est vrai que la vision de l'équipage est un poil exabusée !
N'empêche : L'Hiver 44-45, c'est un peu le temps des contrastes ! La contreattaque des Ardennes vient d'avoir lieu, les appros sont dirigés uniquement vers certaines unités, à cause des magouilles en chemin (et oui !), et c'est le temps où les allemands arment les enfants ! Et la météo est un désastre (regarder les tables de météo de War in the East par exemple !).
Autrement, j'ai adoré la scène où les 3 Shermans font face à un Tiger I en milieu ouvert ...
Pour avoir joué allemand à pas mal de jeux de simulation, je prends le Tigre quand vous voulez ! Et cela ne se passera pas comme cela ! Pourquoi ce c** de tankiste allemand a bougé de son couvert ?
Quand au panzerfaust, c'est pas la panacée ! La preuve c'est qu'il y a eu ensuite le panzerschreck, copie du bazooka américain !
Fury me semble souffrir du syndrome des films de guerre hollywoodien : tout tank allemand affrontant des Américains doit
forcément être un Tigre (souvenez-vous de
Saving Private Ryan du père Spielberg...).
Malheureusement, sur le Front Ouest de 1945, les combats impliquant des panzers lourds genre Tigre doivent avoir été assez rares.
Entre autres parce que c'était surtout l'aviation qui se chargeait de la démolition de ce genre d'engins.
Et puis, un Tigre (surtout isolé et sans infanterie de soutien) ce ne devait pas être courant... La plupart du temps, les Allemands utilisaient plutôt des canons automoteurs, chasseurs de chars sans tourelles, assez bas et faciles à camoufler. Placés en embuscade, ils étaient au moins aussi redoutables que des Tigre...
Donc effectivement, tout le passage concernant l'affrontement entre le Tigre et les Sherman paraît peu crédible... On ne confiait certainement pas ce genre d'engins à une bande de bleus, qui l'utiliseraient n'importe comment.
Vu son canon de 88, le Tigre se serait contenté d'allumer les Sherman de loin, restant peinard hors de portée.
Ceci dit, il est rageant de voir tous ces moyens dépensés pour pondre un film reposant sur une philosophie aussi embarrassante...
Était-on vraiment obligé de prendre pour personnage principal un gars aussi détestable que Wardaddy ? Le vrais héros dans l'affaire aurait dut être le petit nouveau, embarqué contre son gré dans l'affaire alors qu'il n'est que secrétaire (
oui, ça aussi, c'est un peu gros à avaler...).
Malheureusement, lui aussi, à la fin, est contaminé par l'esprit patriotard et sanguinaire de ses compagnons... Ce qui équivaut, à mon avis, à une défaite de l'innocence face à l'inhumanité. Pour survivre, il faut abandonner ses bons sentiments et devenir un tueur sans merci. Une morale un peu triste...