Re: J'aime pas les elfes !!!
Publié : lun. 8 févr. 2016 13:06
Mmm... les elfes "race supérieure" ?
Il y a des jeux qui en jouent ouvertement (Shadowrun avec Tir Tairngire, Tir nan nOg et les histoires de certains elfes plus vieux qu'il n'y parait).
Mais dans la quasi-totalité des jeux/univers que je connais, le trip elfe est sensiblement différent : il s'agit de la race supérieure sur le déclin et qui laisse - bon gré mal gré - la place aux humains, principalement.
Tolkien l'avait bien montré dans le seigneur des anneaux, justement, où les elfes - même s'ils veulent aider les autres races face à Sauron - sont de toute manière conscients que leur époque est révolue et que ceux qui sont encore de ce côté-ci du grand océan le sont plus par nostalgie, par sens du devoir (ils ont eu une part non négligeable de responsabilité dans le destin de la terre du milieu quand même), par attachement que par réel désir. D'ailleurs, quand on lit les dialogues impliquant des personnages elfes (Elrond, Galadriel...) il est évident que l'appel de l'océan est de plus en plus fort pour eux, et qu'ils savent qu'à la fois personnellement, mais aussi en tant que peuple, ils finiront par y céder.
Les autres elfes et assimilés que j'ai pu voir par ailleurs sont un peu dans le même trip : leur puissance est enfuie et s'ils ont l'air jeunes, en fait, sur le plan spirituel ce sont des vieillards qui se demandent encore s'ils doivent s'accrocher aux anciens rêves ou passer la main. Et pour certains, suffisamment vieux pour avoir connu l'âge d'or de leur peuple, ça veut dire plusieurs millénaires à se poser la question.
Ceux de Thedas (Dragon Age) n'y échappent pas. Leur peuple a été le plus puissant du monde (et Dragon Age Inquisition nous en apprend pas mal sur leur panthéon. Quand à Solas, il a un bien surprenant secret en réserve, pour après la fin de la campagne principale...) et en matière de magie, l'humanité n'a pas fait grand-chose à part voler les savoirs elfiques d'autrefois. Sauf que les elfes de Thedas ne vivent pas comme l'ami Elrond de Fondcombe (plusieurs millénaires alors qu'il n'est qu'à moitié elfe...) et que le passage des générations ainsi que les efforts de l'empire tévintide, puis les campagnes orlésiennes, ont liquidé l'essentiel de leur culture. Les elfes de Thedas ne sont pas tant la "race supérieure" que le peuple civilisé qui a fini sous le joug des barbares qui se sont appropriés ce qu'ils ont pu comprendre de ses savoirs magiques.
Les elfes de Warhammer Fantasy sont aussi en retrait : dans le vieux monde ils s'accrochent encore à quelques coins et Ulthuan doit faire depuis longtemps avec les elfes noirs... quand aux elfes de WH40K (les eldars, donc), je crois que dans le genre chute dans l'escalier on peut difficilement faire pire : ils ont régné sur la galaxie pendant soixante millions d'années avant de causer leur propre perte (et créer un dieu du chaos à eux seuls). S'il y a une leçon à tirer de ce que l'orgueil et la décadence peut causer, c'est bien la Chute des Eldars. Mais comme tout ce qu'il leur reste, c'est leur fierté face à leur inexorable disparition, ben avant qu'ils admettent que leur mépris envers les autres races ne rime plus à rien... (ceci étant, les humains de WH40K sont pas mieux en matière de crétinerie narcissique, hein... et il leur faudra pas 60 millions d'années pour se casser la gueule...).
Effectivement, on est très loin des elfes du hobbit, qui sont des entités plus malicieuses et intemporelles. Dans la fantasy moderne, ce sont d'autres esprits féériques (les pixies, les leprechauns et consorts) qui ont pris cette place. Dans certains univers, c'est pas mal amené d'ailleurs (les elfes sont des fées dont les liens prolongés avec le monde mortel ont provoqué la "maturation" et qui se sont éloignées de l'état d'esprit perpétuellement infantile, joyeux mais aussi cruel et fondamentalement amoral des autres fées). On les voit au premier rang dans la trilogie de Lyonesse de Jack Vance (les fées et leurs souverains y jouent un rôle secondaire non négligeable).
Ce que les elfes, même ceux de Tolkien, représentent, c'est justement un pont entre deux conceptions très différentes de la réalité :
- celle des humains, éphémères, ambitieux, facteurs et esclaves du changement perpétuel, avec leurs empires, leurs héros, leurs religions qui se succèdent les uns aux autres, alors que les rois du moment oublient la majeure partie de ce que leurs ancêtres voulaient ou faisaient, cent ans plus tôt.
- celle des fées intemporelles, qui s'amusent, qui guerroyent mais qui n'ont pas de réelle culture, n'évoluent pas, ne changent pas si ce n'est dans leurs apparences et leurs caprices et en arrivent même - par simple ennui en fin de compte - à trouver les mortels amusants parce qu'ils se prennent tellement au sérieux...
Les elfes sont ceux qui vivent assez longtemps pour considérer les choses comme intemporelles (leur magie perdure des millénaires, leurs monuments ou leurs armes aussi...) mais qui - d'un univers à l'autre - doivent faire avec ce constat inévitable : tout change, tout finit par se transformer. Rien n'est éternel. En tous cas, rien ne l'est dans le monde où vivent les humains. Et nos elfes s'attardent (ou se battent pied à pied dans certains univers), ils se souviennent, ils espèrent encore que la flamme n'est pas complètement éteinte, mais ils savent que tôt ou tard, il leur faudra bien passer la main.
Il y a des jeux qui en jouent ouvertement (Shadowrun avec Tir Tairngire, Tir nan nOg et les histoires de certains elfes plus vieux qu'il n'y parait).
Mais dans la quasi-totalité des jeux/univers que je connais, le trip elfe est sensiblement différent : il s'agit de la race supérieure sur le déclin et qui laisse - bon gré mal gré - la place aux humains, principalement.
Tolkien l'avait bien montré dans le seigneur des anneaux, justement, où les elfes - même s'ils veulent aider les autres races face à Sauron - sont de toute manière conscients que leur époque est révolue et que ceux qui sont encore de ce côté-ci du grand océan le sont plus par nostalgie, par sens du devoir (ils ont eu une part non négligeable de responsabilité dans le destin de la terre du milieu quand même), par attachement que par réel désir. D'ailleurs, quand on lit les dialogues impliquant des personnages elfes (Elrond, Galadriel...) il est évident que l'appel de l'océan est de plus en plus fort pour eux, et qu'ils savent qu'à la fois personnellement, mais aussi en tant que peuple, ils finiront par y céder.
Les autres elfes et assimilés que j'ai pu voir par ailleurs sont un peu dans le même trip : leur puissance est enfuie et s'ils ont l'air jeunes, en fait, sur le plan spirituel ce sont des vieillards qui se demandent encore s'ils doivent s'accrocher aux anciens rêves ou passer la main. Et pour certains, suffisamment vieux pour avoir connu l'âge d'or de leur peuple, ça veut dire plusieurs millénaires à se poser la question.
Ceux de Thedas (Dragon Age) n'y échappent pas. Leur peuple a été le plus puissant du monde (et Dragon Age Inquisition nous en apprend pas mal sur leur panthéon. Quand à Solas, il a un bien surprenant secret en réserve, pour après la fin de la campagne principale...) et en matière de magie, l'humanité n'a pas fait grand-chose à part voler les savoirs elfiques d'autrefois. Sauf que les elfes de Thedas ne vivent pas comme l'ami Elrond de Fondcombe (plusieurs millénaires alors qu'il n'est qu'à moitié elfe...) et que le passage des générations ainsi que les efforts de l'empire tévintide, puis les campagnes orlésiennes, ont liquidé l'essentiel de leur culture. Les elfes de Thedas ne sont pas tant la "race supérieure" que le peuple civilisé qui a fini sous le joug des barbares qui se sont appropriés ce qu'ils ont pu comprendre de ses savoirs magiques.
Les elfes de Warhammer Fantasy sont aussi en retrait : dans le vieux monde ils s'accrochent encore à quelques coins et Ulthuan doit faire depuis longtemps avec les elfes noirs... quand aux elfes de WH40K (les eldars, donc), je crois que dans le genre chute dans l'escalier on peut difficilement faire pire : ils ont régné sur la galaxie pendant soixante millions d'années avant de causer leur propre perte (et créer un dieu du chaos à eux seuls). S'il y a une leçon à tirer de ce que l'orgueil et la décadence peut causer, c'est bien la Chute des Eldars. Mais comme tout ce qu'il leur reste, c'est leur fierté face à leur inexorable disparition, ben avant qu'ils admettent que leur mépris envers les autres races ne rime plus à rien... (ceci étant, les humains de WH40K sont pas mieux en matière de crétinerie narcissique, hein... et il leur faudra pas 60 millions d'années pour se casser la gueule...).
Effectivement, on est très loin des elfes du hobbit, qui sont des entités plus malicieuses et intemporelles. Dans la fantasy moderne, ce sont d'autres esprits féériques (les pixies, les leprechauns et consorts) qui ont pris cette place. Dans certains univers, c'est pas mal amené d'ailleurs (les elfes sont des fées dont les liens prolongés avec le monde mortel ont provoqué la "maturation" et qui se sont éloignées de l'état d'esprit perpétuellement infantile, joyeux mais aussi cruel et fondamentalement amoral des autres fées). On les voit au premier rang dans la trilogie de Lyonesse de Jack Vance (les fées et leurs souverains y jouent un rôle secondaire non négligeable).
Ce que les elfes, même ceux de Tolkien, représentent, c'est justement un pont entre deux conceptions très différentes de la réalité :
- celle des humains, éphémères, ambitieux, facteurs et esclaves du changement perpétuel, avec leurs empires, leurs héros, leurs religions qui se succèdent les uns aux autres, alors que les rois du moment oublient la majeure partie de ce que leurs ancêtres voulaient ou faisaient, cent ans plus tôt.
- celle des fées intemporelles, qui s'amusent, qui guerroyent mais qui n'ont pas de réelle culture, n'évoluent pas, ne changent pas si ce n'est dans leurs apparences et leurs caprices et en arrivent même - par simple ennui en fin de compte - à trouver les mortels amusants parce qu'ils se prennent tellement au sérieux...
Les elfes sont ceux qui vivent assez longtemps pour considérer les choses comme intemporelles (leur magie perdure des millénaires, leurs monuments ou leurs armes aussi...) mais qui - d'un univers à l'autre - doivent faire avec ce constat inévitable : tout change, tout finit par se transformer. Rien n'est éternel. En tous cas, rien ne l'est dans le monde où vivent les humains. Et nos elfes s'attardent (ou se battent pied à pied dans certains univers), ils se souviennent, ils espèrent encore que la flamme n'est pas complètement éteinte, mais ils savent que tôt ou tard, il leur faudra bien passer la main.